Et c’est parti !
Pas partis que déjà pressés d’arriver. « La téléportation, quand est ce qu’ils l’inventent ? » lance Alexandre pour valider ce que tout le monde pense.
Après, c’est moins drôle, il y a toutes les formalités : et que je sors mon passeport et que je le range et que je le ressors …et puis les files d’attente, je vous dis pas !ca a été quand même, « Sauf que moi mon flacon de désinfectant, adieu ! tout neuf quand même ! Et plein ! C’est abusé», aime à se plaindre Alexandre.
« Je n’ai pas eu l’impression d’avoir attendu à La Réunion, et pourtant on s’est fait 4 heures d’escale, bloqués dans l’aéroport », rappelle Benoit. « Heureusement après ça a été direct pour Madagascar. Faut dire aussi qu’on a dormi, mal mais on a dormi », ajoute Thomas P.
Tananarive, le CHOC
La misère en pleine figure et tu ne t’y attends pas. « La réalité des reportages nous a rattrapé, je ne vous dis pas comment », envoie Thomas encore secoué. « Moi je ne voyais pas ça comme ça, la misère des pays pauvres » ajoute Pierre. « Tu sors de l’aéroport et là tu as des femmes et des enfants qui te sautent dessus, te réclament de l’argent, 10 cts, à manger. C’est pas drôle, tu es là et tu ne sais pas quoi faire face à cette misère qui s’agrippe à toi. Tu te demandes où tu es ». « C’est comme un retour dans le passé, on dirait que les choses ici sont restées fixées dans le temps, que l’évolution s’est arrêtée au large des côtes de l’île » jettent tout à trac Lucas, Alexandre et Thomas B.
Et puis on a traversé la ville : « Le chien mort sur le trottoir avec des oiseaux autour » écœurant dit Alexandre…et les boutiques ! Impressionnantes les boutiques ! Minuscules, enfoncées dans le noir, sales, déglinguées, bricolées avec des bouts de planches, de tôle, de murs, ouvertes sur la rue, la foule. Et ce qui s’y vendait, je vous jure ça ressemblait à nos restes de table. Des marchands de nourriture qui vous laissent tout à l’air libre, les fruits et les légumes en petits tas sur des planches ou sur un chiffon à même le sol, des calamars étendus sur le trottoir juste au bord des voitures qui passent, de la viande accrochée en l’air. Rien qui donne trop envie d’acheter, ça c’est sûr.
Et des enfants partout. « Moi je ne voyais pas ça comme ça », souffle avec tristesse Benoit. « Les gens risquent de se faire écraser à tout instant, les voitures ne font attention à rien, elles se doublent à se coller. C’est chaud ! »Continue Benoit.
« Et les odeurs !! Extrêmement fortes. Mélangées à la chaleur excessive, c’est voilà, quoi !!! »
« Oppressante cette traversée. On était content d’arriver à l’hôtel pour ne plus voir ça, la pauvreté juste en face de toi, vivante, encombrante. On n’était pas tranquille dans nos 4x4.
On se dit que ça ne peut pas être vrai, on se demande si il y a un gouvernement, un président. C’est vrai quoi ! » Colère Alexandre.
Au bout de la piste…Ankazomaranitra
Après 4 heures de route, enfin la piste.
A l’entrée de la piste des enfants nous attendaient. Ils se sont mis à courir derrière nos véhicules, en riant, en nous faisant des bonjours de la main. Trop belle surprise, trop beau !
Ca fait plaisir d’être accueillis comme ça. C’est comme si on était des héros. On n’aurait pas imaginé ça, c’est pourquoi on va se donner à fond sur le chantier. On va leur faire quelque chose de bien pour les remercier de tout ça. On veut mettre des sourires sur les visages des gens. C’était vraiment beau et émouvant de voir ça.
Le village : un accueil formidable. Pendant le repas, les enfants du village nous ont chanté leurs chansons avec de petites chorégraphies, après ils nous ont organisé un feu de camps, tandis que l’orage tonnait au loin. Ils nous ont fait danser autour du feu…Moment incroyable !
En fin d’après-midi, un groupe de jeunes du village a voulu nous montrer un endroit en contre bas du village. On les a suivis sur un chemin glissant et bien en pente, et là : une vraie piscine naturelle, avec une petite cascade. Un endroit incroyable. Mais avant de se jeter à l’eau il a fallu répondre à une coutume locale qui veut que tous ceux qui se baignent dans cette source pour la première fois fasse une danse, alors on leur a fait une Macarena. On leur a déclenché de gros fous rires. Ca fait chaud au cœur de voir qu’ils sont contents que l’on soit là. Les araignées qui flottaient dans l’air au-dessus de nous ne nous ont même pas tracassés. Et quand M.Mekki et le gars Yoan d’Energie Assistance nous ont rejoints dans l’eau, alors là c’était la fureur ! Grandiose !!!
Le sens de l’hospitalité malgache, j’vous dis pas !!!
Alexandre, Thomas P, Lucas
Le 1° jour de taf…
Il est 7 h, un peu dur le premier briefing des patrons ! « On était un peu perdu, on ne savait pas comment faire mais après ils nous ont expliqué et ça a été. Ils sont supers à Energy Assistance.
On venait juste de commencer le chantier quand on a vu les élèves de l’école se réunir sur l’esplanade et devant un mât. Un garçon a grimpé à son sommet pour accrocher les cordes du drapeau qui avait été démonté à cause du cyclone. Quelques minutes plus tard, on assiste au lever du drapeau. « Impressionnant, sérieux, touchant et un peu militaire » ont retenu Pierre et Thomas P. « Et quand toute l’école se met à chanter l’hymne national malgache, alors là c’est troublant ». Ils aiment leur pays. C’est un moment qui rappelle un peu ce qui se faisait en France dans les années 1800, enfin je crois ». « Les enfants sont contents d’aller à l’école cela se voit ».
Retour au taf.
« Venez là 5-10 mn que l’on fasse un point sur vos 2 derniers jours…une fois, deux fois, trois fois…pas la peine. Leur réponse : « On taf madame, pas maintenant »…voilà, tout est dit.
Plutôt contents de ce qu’ils font. « Après faut savoir si ça va fonctionner » s’empresse de reprendre Benoit. « On est ensemble ». « Tout est cool, sauf la chaleur bon sang !Ca ralentit le boulot ça ! Bougonne un peu Pierre. « Je crois que pour l’instant on se débrouille pas mal, mais faut demander aux chefs ». « Moi, j’ai trouvé un peu dur au début car je n’avais jamais vraiment travaillé sur un chantier avec un vrai chef de chantier qui te dit ce que tu dois faire, où et comment, et puis je n’avais pas vraiment utilisé des outils comme ça. C’est bien, ça me plait » avoue très discrètement Nicolas. « Et puis il y a les élèves dans la classe qui nous regardent travailler. Ca nous donne encore plus envie de bien faire » dit Lucas.
Dans l’ensemble on travaille mais en rigolant. On est fatigué parce que le temps est lourd.
Bon Boubaker n’est pas très sympa avec nous, il faut le dire. Avec M.Mekki c’est dur aussi. Heureusement qu’il y a Yoann et Hugues, sauf quand on les entend pester « Oh, les gars, l’outillage, ça va pas ! »
Là-dessus entre le fameux Boubaker : « Alors les p’tits loups, comment ça se passe ? » No Comment !









Commentaires
Ajouter un commentaire
Les commentaires ne sont pas disponibles pour cette entrée.