La livraison du chantier 
Nous sommes le jour « J ». Incroyable mais vrai, on a fini. Tout est installé, câblé, branché, les panneaux sont tous bien accrochés sur les tôles des toits. Pas une petite affaire ces tôles ! « Presqu’aussi fines que du papier à cigarette » a dit Yoann. « On a entendu les chefs discuter de ça, mais ils ont trouvé la solution, ils sont trop forts ». Pas question de monter sur les toits pour les jeunes. Hugues et Yoann s’en sont chargés. Ils les leur ont seulement fait passer. « On les regardait d’en bas, du haut de l’échelle ou avec le drone ».
L’heure des derniers tests.
« Au début c’est genre, ça marche pas » dit Luis. « C’était la faute à Yoann, les câbles n’étaient pas forcément bien repérés, donc Yoann s’est trompé dans les inters ». « Il n’y avait que deux lumières à l’intérieur qui ne fonctionnaient pas et un luminaire à l’extérieur, pour un fil mal branché. On a fait une mesure de tension pour savoir s’il n’y avait pas de court-circuit, mais en fait il y avait juste une erreur dans la boite du dortoir. « On a rétabli le truc et la lumière fut » s’amuse Luis. « Après ça il a fallu tester et on a allumé les disjoncteurs. On a arrêté de respirer : Est-ce que ça va fonctionner ? ….On passe voir partout…. et partout ça fonctionne. Hugues, Yoan, Bouba, Gérard et monsieur Mekki sont contents et ça nous rend fiers. « On est arrivé il n’y avait pas d’électricité et on repart il y en a plein. On est soulagé » conclue Luis.
On ne sait pas comment les gens du village ont su que tout marchait, mais on vient nous dire que ce soir une fête au village est organisée pour célébrer l’évènement. On a vu passer des hommes avec d’énormes branches de bananiers qu’ils sont allés planter près de l’école et à l’entrée des bâtiments d’en haut. On a aperçu les enfants de l’école qui préparaient quelque chose avec leurs maîtres. Puis est arrivé un 4X4 avec de grosses baffles à l’arrière.
Hugues vient nous dire que ça y est, c’est fixé, c’est à 17h que l’on va remettre le chantier aux villageois, juste avant que la nuit tombe…et en attendant on a quartier libre : farniente, randonnées dans les montagnes, baignades dans les cascades, un tour dans le village…On entend Bouba qui chantonne…incroyable, Bouba qui s’y met aussi !!! Contaminé. Il a même pris le temps d’apprendre aux enfants du village la chanson du « Petit poney ». C’est mieux que celle que les garçons leur ont apprise, « Le tracteur » (version courte).

La fête du village
Les officiels sont là : Le maire, le Colonel (Un ancien pilote de Mig, du temps ou Madagascar avait une armée de l’air, nous a-t-on raconté), les représentants de l’association Zoma, binôme de l’association Avana, Monsieur Richou, comme on l’appelle ici, qui est le représentant de Jean-Jacques de La Riva, rapatrié en urgence sur la France, pour des raisons médicales... Le colonel prend la parole, tous les villageois sont là, assis sur les bancs de l’école, tout autour de la cour. Hugues présente un document au maire du village : c’est le moment solennel des signatures. Ce papier confirme que le travail attendu a été fait et que la livraison du chantier a bien eu lieu le samedi 18 mars…gros applaudissements. Lever du drapeau. Hymne. La nuit est presque là.

Le Compte à rebours commence… Le zéro tombe… Un tonnerre d’applaudissements et des sifflets envahissent l’air. « Le visage des villageois quand tout s’est éclairé ! Pour la première fois ils avaient de la lumière. Les enfants ont tous couru vers leurs salles, y en avait qui ont tracé à une de ces vitesses !! se rappellent Thomas P et Lucas. « On est content. On est arrivé il n’y avait pas d’électricité et on repart il y en a plein. On est soulagé » ajoute Luis.
Puis Josée, conseillère d’éducation, une dame avec laquelle on a mangé tous les jours et à qui on pouvait tout demander, prend la parole, puis c’est au tour de Hugues et de madame Lannegrand. On a ensuite offert les cadeaux que l’on avait apporté pour l’école, les nôtres et ceux de Cœur de France et Cœur d’Afrique, ceux de la Banque Populaire. Ensuite le Colonel nous a entrainés vers les palmiers pour couper le ruban. Il en a coupé un morceau pour le lycée…Et seulement après il y a eu le bal… « Exceptionnel, le bal, j’ai adoré » dit Thomas P. « La danse traditionnelle pour ouvrir le bal était magique. Franchement j’ai bien accroché ». « Par contre, eux ils savent danser » s’empresse de rajouter Pierre ». « Oh ça oui, ils sont à fond dedans. Ca se voit qu’ils aiment danser. Ils voulaient que tout le monde dansent » renchérit Lucas. « Moi au début, je ne voulais pas danser et après je m’y suis mis. Je dansais avec les petits, j’essayais de les imiter mais c’est carrément impossible, ils ont un mouvement du bassin que j’arrivais même pas à suivre, ils ont des mouvements avec leurs mains, avec tout quoi. Quand je dansais ça les faisaient rigoler » raconte Benoit. On a dansé longtemps.

Dimanche…le départ
« Le moment le plus triste de la semaine, c’est quand on est parti. « C’était émouvant. Il y avait des enfants qui pleuraient, ils suivaient le camion » dit Benoit. « On avait le cœur gros. J’ai failli pleurer », « Moi aussi j’ai failli pleurer », « Moi aussi ». « On commençait bien à s’habituer au village. « Moi je ne voulais pas partir ». « On a regardé devant pour ne pas les voir derrière nous ».
Benoit, Alexandre, Thomas P, Thomas B, Luis, Lucas
























Commentaires

Ajouter un commentaire
Les commentaires ne sont pas disponibles pour cette entrée.