Dans l’ensemble on a vu des endroits magnifiques mais dans chaque lieu on voyait aussi la pauvreté du pays, une vraie pauvreté qui ne peut pas échapper au regard.
Nous remercions M.Mekki et Mme Lannegrand de nous avoir permis de vivre cette aventure, de nous avoir permis d’aider ce village, de nous avoir organisé tout ça.
Ce qui restera le plus triste du séjour ce ne sont pas les maux de ventre qui ont rendu malades six d’entre nous, mais de partir du village car on s’était attaché aux habitants.
Demain on rentre.
Benoit, Lucas, Thomas P, Alexandre, Nicolas, Pierre



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Que ce soit de Hugues, Yoann, Bouba ou Gégé, ils ont tous appris d’eux. Impressionnés d’abord par les réunions de chantier, le matin, le soir, et les briefings entre deux : quand il y a du pro, il y a du pro !! Enthousiasmés par leur professionnalisme, par leur souci de transmettre leur savoir faire, par la fermeté de leur encadrement et leur compréhension face aux manques des jeunes, par leur façon de mettre à la fois de la bonne humeur et de l’exigence dans le travail. Entre les chansonnettes de Yoann, les blagues huguestes, « les p’tits loups » de Bouba et les silences de connivence de Gégé, les jeunes se sont donnés à fond. Ils ont écouté, appliqué les conseils, défait et refait ce qu’il y avait à défaire et refaire sans tiquer. Ils se sont pris de petites soufflantes, mais « justifiées » comme ils disent. Ils se sont entraidés, ils ont changé tous les jours de binôme en fonction des besoins et des décisions des chefs. Ils ont aimé le cours de Yoann sur les panneaux photovoltaïques. Il faut connaitre ce que l’on installe et pourquoi ce type de matériel ici. Ils ont apprécié le rappel des règles de sécurité, les explications sur les méthodes. Ils ont retenu les petites astuces techniques que l’un ou l’autre leur donnait, pour faire mieux et plus vite et plus propre. Avec eux le temps est passé très vite au boulot, et encore plus vite après le chantier. Tout s’est passé dans l’échange. Même avec Monsieur Mekki. Entre ce qui se passe sur un chantier réel et ce qui se passe à l’atelier, ça n’a rien à voir. « Il est un vrai technicien notre prof ! ». « Il assure, comme les gars d’Energy Assistance. Sauf que lui, en plus, c’est notre prof ».
Que du bonheur !!
Le bonheur au travail
Dans notre mission au Cambodge on a eu quelques réflexions des techniciens d’Energy Assistance sur lesquelles nos élèves ont eu à réfléchir. Pour cette mission ci, c’est Hugues qui a fait réfléchir les jeunes. Un soir, après avoir rangé le matériel, fait le point sur la journée, sur l’avancement des chantiers, sur les soucis rencontrés, le chef Hugues les interpelle sur la notion du bonheur au travail…rien que ça.
Maintenant que leur part de boulot est terminé, que l’on est dans la deuxième phase du séjour, la découverte de Madagascar, je leur pose la question : « vous rappelez vous ce que Hugues vous a dit à propos du bonheur au travail ? »Rien que pour savoir ce qu’ils avaient retenu. Réponse : « Bin oui, évidemment. Et Luis enchaîne, il a dit : « Il y a entre 60 et 70 000heures de votre vie que vous passez au travail. Ca c’est fait, ça c’est un truc qui vous colle bien. C’est sûr qu’on a plutôt intérêt à être heureux au boulot quand tu sais ça ». « Après il nous a demandé si on avait une idée de ce qu’il fallait pour être heureux au travail. Comme personne ne savait : Il nous a dit « Les gars il y a trois choses :
La première : Il faut se plaire au travail. Il faut aimer ce que l’on fait, faire quelque chose qui nous plait. Parce que vu le temps que vous allez passer au boulot il vaut mieux.
La deuxième : Il faut s’appliquer dans son travail, et il faut le faire à 100%, parce que si on rate et qu’on n’a pas donné son maximum, on est dégoûté. Il faut donner le maximum de soi même pour ne pas regretter. Il n’y a que si on fait son maximum et dans ce en quoi on est bon, qu’on est heureux. Et si on a fait le maximum mais qu’on se loupe, c’est pas grave.
La troisième : Il faut le faire pour le bien des autres, pour être utile aux autres. Parce que rester dans son coin ce n’est pas bon, ne le faire que pour soi, ça n’apporte pas grand-chose». En gros voilà ce qu’il a dit madame.
« Et c’est pour ça que toute ma vie, je me rappellerai de Hugues » finit Luis, mi- sérieux, mi-rieur.












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Nous sommes le jour « J ». Incroyable mais vrai, on a fini. Tout est installé, câblé, branché, les panneaux sont tous bien accrochés sur les tôles des toits. Pas une petite affaire ces tôles ! « Presqu’aussi fines que du papier à cigarette » a dit Yoann. « On a entendu les chefs discuter de ça, mais ils ont trouvé la solution, ils sont trop forts ». Pas question de monter sur les toits pour les jeunes. Hugues et Yoann s’en sont chargés. Ils les leur ont seulement fait passer. « On les regardait d’en bas, du haut de l’échelle ou avec le drone ».
L’heure des derniers tests.
« Au début c’est genre, ça marche pas » dit Luis. « C’était la faute à Yoann, les câbles n’étaient pas forcément bien repérés, donc Yoann s’est trompé dans les inters ». « Il n’y avait que deux lumières à l’intérieur qui ne fonctionnaient pas et un luminaire à l’extérieur, pour un fil mal branché. On a fait une mesure de tension pour savoir s’il n’y avait pas de court-circuit, mais en fait il y avait juste une erreur dans la boite du dortoir. « On a rétabli le truc et la lumière fut » s’amuse Luis. « Après ça il a fallu tester et on a allumé les disjoncteurs. On a arrêté de respirer : Est-ce que ça va fonctionner ? ….On passe voir partout…. et partout ça fonctionne. Hugues, Yoan, Bouba, Gérard et monsieur Mekki sont contents et ça nous rend fiers. « On est arrivé il n’y avait pas d’électricité et on repart il y en a plein. On est soulagé » conclue Luis.
On ne sait pas comment les gens du village ont su que tout marchait, mais on vient nous dire que ce soir une fête au village est organisée pour célébrer l’évènement. On a vu passer des hommes avec d’énormes branches de bananiers qu’ils sont allés planter près de l’école et à l’entrée des bâtiments d’en haut. On a aperçu les enfants de l’école qui préparaient quelque chose avec leurs maîtres. Puis est arrivé un 4X4 avec de grosses baffles à l’arrière.
Hugues vient nous dire que ça y est, c’est fixé, c’est à 17h que l’on va remettre le chantier aux villageois, juste avant que la nuit tombe…et en attendant on a quartier libre : farniente, randonnées dans les montagnes, baignades dans les cascades, un tour dans le village…On entend Bouba qui chantonne…incroyable, Bouba qui s’y met aussi !!! Contaminé. Il a même pris le temps d’apprendre aux enfants du village la chanson du « Petit poney ». C’est mieux que celle que les garçons leur ont apprise, « Le tracteur » (version courte).
La fête du village
Les officiels sont là : Le maire, le Colonel (Un ancien pilote de Mig, du temps ou Madagascar avait une armée de l’air, nous a-t-on raconté), les représentants de l’association Zoma, binôme de l’association Avana, Monsieur Richou, comme on l’appelle ici, qui est le représentant de Jean-Jacques de La Riva, rapatrié en urgence sur la France, pour des raisons médicales... Le colonel prend la parole, tous les villageois sont là, assis sur les bancs de l’école, tout autour de la cour. Hugues présente un document au maire du village : c’est le moment solennel des signatures. Ce papier confirme que le travail attendu a été fait et que la livraison du chantier a bien eu lieu le samedi 18 mars…gros applaudissements. Lever du drapeau. Hymne. La nuit est presque là.
Le Compte à rebours commence… Le zéro tombe… Un tonnerre d’applaudissements et des sifflets envahissent l’air. « Le visage des villageois quand tout s’est éclairé ! Pour la première fois ils avaient de la lumière. Les enfants ont tous couru vers leurs salles, y en avait qui ont tracé à une de ces vitesses !! se rappellent Thomas P et Lucas. « On est content. On est arrivé il n’y avait pas d’électricité et on repart il y en a plein. On est soulagé » ajoute Luis.
Puis Josée, conseillère d’éducation, une dame avec laquelle on a mangé tous les jours et à qui on pouvait tout demander, prend la parole, puis c’est au tour de Hugues et de madame Lannegrand. On a ensuite offert les cadeaux que l’on avait apporté pour l’école, les nôtres et ceux de Cœur de France et Cœur d’Afrique, ceux de la Banque Populaire. Ensuite le Colonel nous a entrainés vers les palmiers pour couper le ruban. Il en a coupé un morceau pour le lycée…Et seulement après il y a eu le bal… « Exceptionnel, le bal, j’ai adoré » dit Thomas P. « La danse traditionnelle pour ouvrir le bal était magique. Franchement j’ai bien accroché ». « Par contre, eux ils savent danser » s’empresse de rajouter Pierre ». « Oh ça oui, ils sont à fond dedans. Ca se voit qu’ils aiment danser. Ils voulaient que tout le monde dansent » renchérit Lucas. « Moi au début, je ne voulais pas danser et après je m’y suis mis. Je dansais avec les petits, j’essayais de les imiter mais c’est carrément impossible, ils ont un mouvement du bassin que j’arrivais même pas à suivre, ils ont des mouvements avec leurs mains, avec tout quoi. Quand je dansais ça les faisaient rigoler » raconte Benoit. On a dansé longtemps.
Dimanche…le départ
« Le moment le plus triste de la semaine, c’est quand on est parti. « C’était émouvant. Il y avait des enfants qui pleuraient, ils suivaient le camion » dit Benoit. « On avait le cœur gros. J’ai failli pleurer », « Moi aussi j’ai failli pleurer », « Moi aussi ». « On commençait bien à s’habituer au village. « Moi je ne voulais pas partir ». « On a regardé devant pour ne pas les voir derrière nous ».
Benoit, Alexandre, Thomas P, Thomas B, Luis, Lucas











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« On doit le faire….grimper sur la montagne et aller voir ce qu’il y a là-haut, de l’autre côté de la montagne ». C’est Luis qui a dit ça hier soir avant d’aller se coucher.
Et ce matin à 5h45 ils sont partis…Et ils ont vu….(voir les photos qu’ils ont prises)
Petite anecdote du retour d’escapade (Une randonnée de 4 heures quand même !) : « J’étais en train de les suivre et puis j’me suis trompé de montagne. Ils sont partis par là et moi par-là ». Pauvre Nicolas !!!!





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Encore 3 qui ont mal au ventre, et voilà le quatrième. « Oh là, là, madame, j’ai mal au bide !» « Hey, madame ça se prend comment ça ? Se renseigne Alexandre. « Sous la langue ». La chose se dit rapidement dans le village que des garçons ont mal au ventre, alors deux villageoises arrivent quelques minutes plus tard avec un thermos. Elles leur ont préparé une tisane faite avec les herbes d’ici. A boire avant 13h leur disent –elles. La potion ne fait pas fureur mais elle agit drôlement bien. C’est un peu comme pour la blessure au pied de Lucas. Quelques feuilles arrachées à un arbuste, mâchées entre les doigts, pilées avec une pierre, un peu d’eau de la source dessus pour lier et la pâte obtenue est appliquée sur le bobo qui s’arrête de saigner d’un coup. Et notre Lucas qui repart dans l’eau, ni vu ni connu.
Tout est installé partout (Luminaires, prises, panneaux solaires sur l’internat, raccordement avec le logement des enseignants...) Aujourd’hui on installe les panneaux solaires sur les toits de l’école. « Normalement ce soir c’est fini » déclare Yoann. Si les gosses continuent de bosser comme ça, on va battre tous les records d’efficacité. Ils pigent vite, mais surtout ils en veulent. Je ne dis pas qu’il n’y a pas quelques couacs par-ci par-là, mais dans l’ensemble, ils s’en sortent bien». « Bien très bien. Moi j’ai vu le résultat, je n’ai pas trop bossé avec eux mais ils ont l’enthousiasme et l’impatience de la jeunesse. Il n’est pas rare de les voir partir et revenir en se disant : « Ah il me faut ça, et ça », mais ça c’est normal. On voit ceux qui sont exigent avec eux-mêmes et autonomes, et il y en a d’autres qui profitent plutôt du moment présent» ajoute Hugues. « Hier il y avait un câble qui pendait, il a fallu que Bouba insiste pour que quelqu’un s’en occupe et il a fini par désigner Thomas B à la tâche. Thomas qui a râlé évidemment, mais il s’est attelé à la tâche». « Et toi Bouba, qu’en penses-tu du travail qu’ils ont fourni ? «Franchement, franchement ils ont fait un boulot très satisfaisant. Ils ont bien suivi les consignes, ils ont bien écouté ».
Petite réunion de chantier avant de démarrer la journée. Chacun son taf. Nicolas et Lucas sont collés au câblage du tableau électrique de l’école. « On n’a jamais fait ça », disent-ils. »Et bien on va vous montrer et vous allez apprendre, et si vous avez un problème on est là, ok les gars ? » Les rassure M.Mekki.






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