Il faut à tout prix que tu prennes de l’altitude. Ce conseil n’est heureusement qu’amical et l’appareil cloué bien au sol (ou plutôt à l’écran) sans risque de crash imminent. Cette scène s’est déroulée lundi soir dans l’enceinte du lycée professionnel Denis-Papin de Romorantin autour de simulateurs de vol et autres appareils de réalité virtuelle. Une bonne manière d’aborder des lycéens quand on veut leur parler d’aéronautique et de métiers d’avenir. Car c’est bien l’objectif de cette opération qui a été engagée par le Groupement des entreprises de l’arrondissement de Romorantin (Gear) dans le cadre de son Programme investissement avenir (PIA). Financé pour un plus de 2 millions d’euros par l’État et différents partenaires publics et privés, ce dispositif a pour objectif de favoriser la formation et le recrutement de main-d’œuvre dans les secteurs de l’aéronautique et de la défense.

Dix établissements ciblés jusqu’à juin

Après avoir déjà engagé des actions auprès des demandeurs d’emploi, le Gear a cette fois décidé d’aller à la source en intervenant dans les lycées du territoire. Jusqu’à jeudi, ce sont quelque 1.140 lycéens de filière techniques qui auront été sensibilisés sur le seul établissement de Romorantin. Puis, dix établissements scolaires, de filière générale et professionnelle, collèges comme lycées, de Romorantin, Blois, Vierzon, Saint-Aignan et Amboise, jusqu’à fin juin. « Au total, 50 journées d’animations seront dispensées en collaboration avec la Ferme des étoiles, à ciel ouvert », précise encore Hélène Leveque, chef de projet en charge du PIA au sein du Gear.
En plus de ces exercices ludiques, les animateurs scientifiques de l’association du Gers ont aussi conçu une « boîte à métier » afin de tester les lycéens sur leurs goûts pour les différents métiers, mais aussi leurs aptitudes à remplir une mission. Devant une délégation d’élus, sénateur-maire et député notamment, mais aussi la directrice académique et le président du Gear, Michel Lombard, quelques lycéens de 1^re bac pro ont accepté de témoigner sur cette journée en « immersion » aéronautique. « Intéressant, j’ai bien aimé », assurent Jordan et Thomas, tout en conservant leur souhait initial de travailler dans le bâtiment et le multimédia.
Avant qu’Adrien n’offre lueur d’espoir à l’auditoire bien au fait du défaut d’attractivité dont souffre aujourd’hui l’industrie. « Si on me propose, je dis oui », finit par lâcher le lycéen. « Ils ont encore l’année prochaine et ils ont déjà découvert des métiers auxquels ils ne pensaient absolument pas », retiendra Hartmuth Barché, le proviseur du lycée Denis-Papin bien obligé de faire avec cette « situation paradoxale où tout le monde parle du chômage et vous, chefs d’entreprises du bassin de Romorantin, avez du mal à recruter des salariés… » Cette réalité fera peut-être machine arrière à l’avenir, le sens en tout cas de cette incursion industrielle sur les bancs de l’école.