Dans le cadre de son Programme d’investissement d’avenir, le groupement romorantinais a engagé un rapprochement école-entreprise avec Denis-Papin.
Certains n’y avaient pas mis les pieds depuis plusieurs décennies. D’autres, ont arpenté les ateliers du lycée professionnel Denis-Papin pour la toute première fois de leur vie. Invités par Hartmuth Barché, le proviseur de l’établissement romorantinais, les représentants de Caillau, MBDA, G2 Meca Concept, Varela Design, Mousset et PB Solutions ont passé hier matin plus de deux heures à échanger avec les professeurs de bac pro, BEP et CAP et à découvrir les équipements techniques mis à la disposition des élèves.
Placée sous la houlette du Groupement des Entreprises de l’Arrondissement de Romorantin (Gear), cette rencontre informelle s’inscrivait dans le cadre très formel du Programme d’investissement d’avenir (PIA) emploi et formation. Pour rappel, ce projet porté par un consortium public-privé et financé à hauteur de 2,6 millions d’euros, a été validé par l’État en tout début d’année. Il est destiné à favoriser la formation et le recrutement dans le secteur de l’industrie.
Une préoccupation majeure, reconnaît Pierre-Jean Brochand, qui a repris les Ets Mousset à Theillay au mois d’avril dernier avec l’intention de poursuivre l’activité mécanique de précision, tout en développant la production de moules. « J’ai besoin de main-d’œuvre et il n’y a plus d’écoles pour le moule », explique le chef d’entreprise. « Au moins, ici, ils ont les bases de la mécanique et nous ensuite, on peut les former ».
« Nous avons intérêt à former nos élèves en fonction des compétences dont vous avez besoin », rappelle le proviseur de l’établissement à la petite délégation qui le suit dans les longs couloirs du lycée. Si certains élèves de Préparation et réalisation d’ouvrages électriques, Métiers de l’électricité et de ses Environnements connectés ou encore Maintenance des équipements industriels sont d’ores et déjà accueillis au sein d’entreprises du Gear, « nous cherchons toujours des partenaires pour accueillir nos élèves », rappelle-t-il aussi.
Dans les rangs des entrepreneurs, quelques difficultés sont aussi énumérées. Notamment, le seuil de 308 h de stage au-delà duquel la rémunération du stagiaire devient impérative ou l’encadrement important et les restrictions qu’impliquent le tutorat d’un élève de moins de 16 ans. Reste l’essentiel, qui apparaît au fur et à mesure des 22 semaines de stage du cursus, souligne, Johann Collignon, professeur en maintenance des équipements industriels : « Souvent les élèves se révèlent chez nous, parce qu’on a une autre approche ». « Tous les ans, deux ou trois de nos élèves intègrent une classe préparatoire aux grandes écoles », abonde Hartmuth Barché. Du côté des acteurs économiques, la visite a parfois révélé quelques étonnements. « L’atelier soudure a vraiment tout ce qu’il faut », explique Estelle Piaulet (PB Solutions), impressionnée.
Après ce « premier contact », école et entreprises entendent maintenant développer cette coopération essentielle au renouvellement de la main-d’œuvre et à la formation des acteurs économiques de demain.
Repères
Plusieurs actions engagées
- Le comité de suivi du Plan d’investissement avenir emploi formation du Gear s’est réuni lundi pour un point d’étape.
- Parmi les actions en cours, figurent notamment « Les Petits Déjeuners de l’industrie et de l’aéronautique », dont deux sessions ont déjà eu lieu et quatre sont programmées prochainement.
- S’agissant de la formation, une préqualification industrielle module câblage-assemblage-montage a récemment été engagée sur le territoire. Ce dispositif adaptable selon les besoins des entreprises se poursuivra entre septembre et décembre, pour l’usinage, la soudure, chaudronnerie, tôlerie ou les composites.