Les huit lycéens de Denis-Papin, partis à Madagascar en mission humanitaire le 10 mars dernier, ont envoyé à La Nouvelle République leurs premières impressions. Voici quelques extraits de leur carnet de bord, à la découverte de l’île où une mission à but humanitaire les attend quinze jours durant dans deux villages, situés à 100 km de la capitale, Tananarive.
« L’arrivée. La misère en pleine figure et tu ne t’y attends pas. » « La réalité des reportages nous a rattrapés, je ne vous dis pas comment », envoie Thomas encore secoué. « Moi, je ne voyais pas ça comme ça, la misère des pays pauvres », ajoute Pierre. « Tu sors de l’aéroport et là, tu as des femmes et des enfants qui te sautent dessus, te réclament de l’argent, 10 cts, à manger. C’est pas drôle, tu es là et tu ne sais pas quoi faire face à cette misère qui s’agrippe à toi. Tu te demandes où tu es. »
« Et les boutiques ! Impressionnantes, les boutiques ! abonde encore Alexandre. Minuscules, enfoncées dans le noir, sales, déglinguées, bricolées avec des bouts de planches, de tôle, de murs, ouvertes sur la rue, la foule. Et ce qui s’y vendait, je vous jure, ça ressemblait à nos restes de table. »
« Ça fait plaisir d’être accueillis comme ça »
« Et des enfants partout. Moi, je ne voyais pas ça comme ça », souffle avec tristesse Benoît. « On se dit que ça ne peut pas être vrai, on se demande si il y a un gouvernement, un président. C’est vrai quoi », laisse aller sa colère Alexandre. Au bout de la piste, Alexandre, Thomas P. et Lucas racontent l’arrivée au village d’Ankazomaranitra. « Après 4 heures de route, enfin la piste. Des enfants nous attendaient. Ils se sont mis à courir derrière nos véhicules, en riant, en nous faisant des bonjours de la main. Trop belle surprise, trop beau ! Ca fait plaisir d’être accueillis comme ça. C’est comme si on était des héros. On n’aurait pas imaginé ça, c’est pourquoi on va se donner à fond sur le chantier. On va leur faire quelque chose de bien pour les remercier de tout ça ».
Quant au village : un accueil formidable. « Pendant le repas, les enfants du village nous ont chanté leurs chansons avec de petites chorégraphies, après ils nous ont organisé un feu de camp, tandis que l’orage tonnait au loin. Ils nous ont fait danser autour du feu… Moment incroyable ! En fin d’après-midi, un groupe de jeunes a voulu nous montrer un endroit en contrebas du village. On les a suivis sur un chemin glissant et bien en pente, et là : une vraie piscine naturelle, avec une petite cascade. Un endroit incroyable.
« Mais avant de se jeter à l’eau, il a fallu répondre à une coutume locale qui veut que tous ceux qui se baignent dans cette source pour la première fois fassent une danse », raconte le petit groupe derrière son ordinateur. « Alors, on leur a fait une Macarena. On leur a déclenché de gros fous rires ».
La suite du récit de Luis, Pierre, Alexandre, Benoît, Thomas et Thomas, Nicolas et Lucas dans une prochaine édition.
Source : La nouvelle république – 19/03/2017
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