Lundi matin, Brigitte Agnissan, directrice du Cidfor, la formation professionnelle en Côte d’Ivoire, assistée de Kadiata Diallo, étaient reçues au lycée professionnel Denis-Papin.
C’est grâce aux bénévoles de l’association Cœur de France Cœur d’Afrique qui envoie régulièrement dans ce pays des containers de matériel scolaire que des liens d’amitié se sont noués. Robert Zouh et Alain Naud assistaient à la réunion. En mission en France, les deux responsables ivoiriennes ont souhaité rencontrer leurs amis solognots et s’inspirer du modèle français de formation aux métiers. Ce pays d’Afrique travaille d’arrache-pied pour son développement économique.

La directrice de la formation professionnelle ivoirienne rêve pour ses apprenants de pouvoir posséder des outils pédagogiques semblables à ceux que lui montrent les élèves.

La formation l’avenir du pays

« Quand on voit ici les outils et matériels pour l’apprentissage (mécanique auto), nous, dans notre lycée, nous n’avons encore pour nos enseignants et nos élèves que des 4L Renault pour se former, des ouvrages et documents dépassés, même nos enseignants restent sur une formation trop ancienne », s’émeut Brigitte Agnissan en pointant du doigt l’obsolescence des moyens éducatifs.

Ce sont les grandes entreprises privées qui possèdent les technologies de pointe. Durant des années, les enseignants n’ont pas eu la possibilité de se perfectionner. Alors, nombre de ces entreprises ont accepté de les prendre en immersion, ils doivent maintenant passer un maximum de temps pour se remettre à niveau avec les nouvelles technologies ! « Car nous n’avons pas les moyens de les envoyer au Maroc ou en Europe… Notre priorité, c’est le désendettement. »

Et la directrice de souligner que l’envoi de documents scolaires récents comme le fait l’association de Romorantin leur est indispensable.

« Avec la réforme engagée depuis 2009, un travail énorme a été réalisé, nous ne décidons qu’en partenariat avec le secteur privé, nous devons nous aligner sur leurs besoins et nos nouveaux enseignants vont maintenant pouvoir venir de ce milieu. L’économie est une réalité, nous devons nous y adapter. » Rattraper le temps perdu, c’est le combat de ces deux femmes.

Source : La nouvelle république – 24/11/2017